Biographie

« Takavenir », nous dit l’enseigne positionnée sur le chemin qui mène à l’atelier du même nom. Alors, nous sommes venus ! Pour découvrir l’univers du sculpteur métal, mais aussi le parcours qui l’a mené à Lodève. Flashback…

L’HOMME DE FER… ET DU PLAISIR !

sculpteur métal

Nicolas Jouas occupe un grand local, dans l’arrière-pays héraultais. C’est là qu’il peut donner libre cours à sa créativité et à son imagination. Fruits d’un travail de réflexion, d’intuition et de conceptualisation, ses créations sont élaborées à partir du métal, avec lequel il joue. Des alliages qu’il transforme à son gré, pour créer un monde étonnant, captivant, poétique… et nous y entraîner !

UN PARCOURS ÉCLECTIQUE ET ÉLECTRIQUE

Originaire d’Orléans, Nicolas est arrivé à Lodève il y a plus de vingt ans. Le chemin qu’il a alors parcouru est on ne peut plus éclectique… et électrique ! La preuve : CAP d’électricien puis de chauffagiste en poche, il exerce dans ces domaines quelques années durant, avant de s’orienter vers l’animation. D’abord en obtenant son BAFA ; un diplôme d’encadrement BAFD suivra. Il lui permet d’exercer cinq années en tant que directeur de centre.

Un changement d’orientation conduit alors le directeur à devenir éducateur pour handicapés mentaux. Il leur consacrera beaucoup d’énergie et se charge notamment de les emmener en séjour à l’étranger. Là, au contact de nouvelles cultures, au gré des nombreuses rencontres, il s’enrichit. Et lorsque ce chapitre prend fin, au bout de cinq ans, un ami lui propose de venir faire les vendanges, dans le Sud de la France. Il n’en est jamais reparti.

DES MORCEAUX DE FERRAILLE GLANÉS EN CHEMIN…

Ses deux enfants, Lou et Jules, naissent à Montpellier. Puis il s’installe à Soubès, petite commune rurale de l’Hérault. Et c’est le hasard qui le porte à créer des « formes » : d’étranges objets en métal. Car au détour d’une balade, il glane des morceaux de ferraille en chemin. Il les tourne, puis les retourne entre ses doigts.

Quelque chose lui « parle ». Le questionne autant qu’elle ne lui apporte des réponses. Et cela fait sens. Sa recherche commence alors ; d’abord dans sa cave. Entièrement autodidacte, il avance pas à pas, prend conseil, invite d’autres créateurs, s’équipe de machines…

UN MATÉRIEL DE FERRONNIER TRÈS SPÉCIFIQUE

Une partie de l’atelier est consacrée à la préparation de la matière. Les tôles viennent de Montpellier ; deux bancs de coupe permettent de les scier, tandis que deux rouleuses leur donnent le galbe voulu. Des courbes forcément désirables…

Viennent s’y ajouter des perceuses à colonne, des étaux, des enclumes, des compresseurs ou encore des postes à souder (oxycoupeuse au gaz, pour être précis). Sans oublier cette machine, dont l’embout permet de faire des découpes très spécifiques dans la tôle : le découpe plasma. À l’aune de ces découvertes, on prend la mesure de tout le matériel de ferronnier dont il faut disposer, en amont, pour servir la création.

PARTICULIERS, COLLECTIVITÉS OU PROFESSIONNELS

L’atelier recèle d’autres surprises : des maquettes en pierre ou en métal, des modelés d’œuvres en gestation… Car les domaines dans lesquels officie Nicolas sont nombreux et vastes… et son imagination sans limite ! Notamment inspiré par le mouvement Dada et le Pop Art, le sculpteur métal peut aussi bien répondre aux attentes des particuliers que des collectivités ou des professionnels. Le champ des possibles est quasi-illimité.

D’autant que les formes en acier peuvent êtres adoucies, arrondies par un thermolaquage effectué à l’usine voisine. Nicolas créé ainsi des meubles, des luminaires, des objets de décoration… Petit à petit, sa clientèle se développe. D’abord dans la région héraultaise, bien sûr, puis à Marseille, Lyon et Paris…

DU COQ À L’ÂNE… OU DU COCHON À LA MARIANNE ?

sculpteur métal

Paris, justement, où la sculpture Baby Lardon est remise à Jean-Pierre Coffe comme aux meilleurs ouvriers de France. Car le fameux cochon est devenu la mascotte de la Confédération Nationale des Charcutiers Traiteurs (CNCT). Mieux : son trophée ! Une œuvre qui récompensera, plusieurs années durant, un artisanat porteur de valeurs fortes ; notamment celle du travail bien fait.

sculpteur métal

Plus tard, pour le Salon des Maires de France, Nicolas réalise deux Marianne. La première est installée à Aix-en-Provence, tandis que la seconde porte les valeurs de la République dans la ville de Mèze.
Et c’est précisément à Mèze que Nicolas exposera une créature mi-baleine, mi-dauphin : le Baphin ! Long de 8 mètres, haut de 4, le sympathique animal s’installe sur le Port. Une découpe dans le fer permet même aux promeneurs venus l’admirer d’apercevoir la ville de Sète, au loin…

DES SCULPTURES MONUMENTALES, À LODÈVE… ET AILLEURS

sculpteur métal

Plus loin encore, près de Toulon, ce sont deux bisons et un tarpan (l’ancêtre du cheval moderne) qui vont rejoindre le Parc naturel du Plan, à La Garde, dans le Var. Grâce à une oxydation spécifique du métal (l’acier Corten, qui rouille sans tâcher les mains), les bovidés affichent une magnifique robe couleur or… Et chacun de ces trois animaux pèse de 700 à 800 kilos !

Nicolas se délecte toujours à l’idée de voir ses créatures traverser la France sur un porte-char. Car les passants sont subjugués, les regards toujours émerveillés… Mais d’autres sculptures monumentales ne font pas tant de chemin et préfèrent rester du côté de Lodève, à proximité de leur créateur. C’est le cas de King Kong, qui vous accueille sur les marches du cinéma Luteva ou du Lego Géant, qui vous indique le chemin vers l’atelier de l’artiste. Ne vous reste plus, alors, qu’à passer le saluer au Takavenir : son antre !

UNE AVENTURE ARTISTIQUE ET HUMAINE

Car le sculpteur métal aime aussi le côté chaleureux et commercial de son activité. Il rencontre beaucoup de monde, chaque jour, parle avec délice de son activité et échange constamment avec ses clients. Il se déplace chez eux, il établit des devis, il imagine, il coupe, il soude, il crée… Le temps s’écoulerait-il différemment pour Nicolas ? Une mystérieuse Grâce divine lui aurait-elle permis de transformer ses journées de 24 heures en 48 ?

Hé bien non ! Longtemps, Tatoum a travaillé avec lui et Sophie – une jeune femme qu’il a formée et qui vole maintenant de ses propres ailes – venait lui prêter main forte, en hiver. Comme il aime transmettre, plusieurs stagiaires de la section « Art Appliqué » de Lodève renforçaient également l’équipe trois ou quatre mois par an.

Mais les demandes et les commandes se faisant de plus en plus nombreuses, Nicolas a enfin pu réaliser un autre de ses rêves : embaucher Annick Faus et Fabien Raidron pour l’épauler, au quotidien. Respectivement en tant que chaudronnière-soudeuse et soudeur. Sans oublier Cathy Lescoul, en charge de l’administratif et Bastien Martinez, apprenti compagnon en métallerie. Une aide précieuse et une autre aventure. Profondément humaine. Au diapason du bonhomme. Et de son parcours. Plus qu’un souhait à formuler : que cette belle aventure continue ! Longtemps. Et que d’autres pages viennent s’ajouter à cette biographie déjà bien remplie…

>>> DEVIS & RENSEIGNEMENTS

Vous avez un projet à nous soumettre ? Une envie qui ne demande qu’à voir le jour ? Pour toute demande d’information, nous vous invitons à contacter Nicolas Jouas, sculpteur métal et artisan ferronnier d’art basé à Pézenas, dans l’Hérault (34).